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Elections locales : Pourquoi il faut voter

 

Ce n’est pas la première fois, depuis le 25 juillet 2021, que les acteurs de la division se mettent à l’œuvre pour essayer de faire baisser au maximum le taux de participation des citoyens aux élections.

En pleine campagne des élections locales, alors que les candidats se démènent dans les régions pour présenter leurs programmes et convaincre les électeurs, des voix dissonantes appellent au boycott de ce scrutin. Ce n’est pas la première fois, depuis le 25 juillet 2021, que les acteurs de la division se mettent à l’œuvre pour essayer de faire baisser au maximum le taux de participation des citoyens aux élections. Cela a été le cas pour le référendum et pour les élections législatives. Ils ne voulaient pas d’une nouvelle Constitution, mais elle a été quand même adoptée. Ils ne voulaient pas de parlement, mais on en a eu un. Et maintenant, ils ne veulent pas des élections locales, mais elles auront lieu. Et ils le savent. Alors pourquoi ces appels au boycott ? D’abord, il faut souligner que depuis les élections présidentielle et législatives de 2019, les Tunisiens ont perdu goût à la politique et par conséquent se rendent de moins en moins aux urnes. Cette désaffection pour la politique est la conséquence directe de leur désaveu des hommes politiques et de leur manière de s’adresser au peuple. Ils ont perdu confiance en des lendemains meilleurs et aux promesses non tenues durant une décennie. La retransmission en direct des travaux de l’ARP, les séquences navrantes d’agression verbale et physique, les querelles permanentes entre députés ont fini par pousser des millions de Tunisiens à bouder les élections. D’où un taux d’abstention assez important à chaque échéance électorale. N’ayant pas d’assises populaires solides pour pouvoir recueillir un nombre de voix qui permettraient à leurs candidats de passer ce grand test des élections locales, ils préfèrent jouer aux trouble-fêtes pour se montrer comme des acteurs influents capables de donner une autre tournure aux élections. Ce qui n’est pas vrai. Ils veulent tout simplement utiliser à leur profit un taux d’abstention prévisible des élections pour aller ensuite plaider leur cause auprès des médias étrangers et crier à «l’illégitimité» de ces élections, comme ils l’ont fait par le passé. Cette allégeance aux pays étrangers n’a pour objectif que demander une ingérence directe dans les affaires internes de la Tunisie pour faire pression sur le pouvoir en place. Cette façon de faire prouve encore une fois que ceux qui appellent au boycott ne placent pas l’intérêt du pays comme une priorité absolue, même en cas de divergence sur certains points politiques. Sinon comment expliquer que, d’un côté, ils sont contre les élections législatives et contre les élections locales et, de l’autre, demandent la tenue d’élections législatives et présidentielle anticipées ? Tout simplement, ils ne veulent pas d’élections où ils n’ont que peu de chances de gagner. Mais le paradoxe c’est qu’ils veulent des élections qui pourraient les mener au pouvoir par les mêmes procédés du passé où l’argent et la corruption sont les maîtres-mots. Pour revenir aux élections locales qui sont l’expression la plus belle de la démocratie locale, comment ose-t-on inciter les citoyens à rejeter un scrutin de proximité où les élus défendront les idées et les projets qui peuvent donner de nouveau un sens à une politique au service du citoyen, de l’habitant d’une cité, d’une ville ou d’une région ? En appelant les citoyens à ne pas aller voter, ce qui un délit électoral en soi, ils veulent exploiter les voix des non-votants à des fins politiques dangereuses pour le pays. Les électeurs sont libres d’aller voter par un oui ou par un non ou même par un vote blanc qui est synonyme de refus pour des candidats. Par contre, plus l’abstention est importante, plus les citoyens donnent l’occasion aux hommes politiques qu’ils ont rejetés d’user de leurs voix qu’ils n’ont pas glissées dans les urnes pour en faire usage à leur guise. Car le boycott est l’arme que les hommes politiques feront retourner contre le pays et par conséquent contre les citoyens. Voter est non seulement un devoir mais aussi une responsabilité citoyenne.

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